Le Retour de l'enfant prodigue

Steen demeure un des peintres néerlandais les plus appréciés et les plus populaires du dix-septième siècle. Portraits, scènes de genre populaires, scènes bourgeoises d’une élégance consommée, tranches de vie pleines d’esprit, récits bibliques et mythologiques sont autant de sujets sur lesquels Steen jette un regard humain. Le Nouveau Testament raconte le retour d'un jeune homme ayant gaspillé son héritage en s’adonnant à la débauche. Il rentre à la maison pour implorer le pardon de son père. Ce thème trouve un public tant chez la majorité protestante des Pays-Bas que chez les catholiques, dont fait partie Steen. Cette émouvante parabole sur la grâce divine et l’expiation est une allégorie de la compassion inconditionnelle de Dieu le Père envers l’homme.


Au récit par l'apôtre Luc (15, 20-27), Steen ajoute ses propres anecdotes, l’aîné, demeuré dévoué à son père, apprend le retour de son frère; une servante apporte le beau linge réclamé par le père pour son fils misérable. Au centre, le repentir sincère et l’indigence du fils se juxtaposent à la compassion attendrie. Sous l’arche créée par les deux figures, le père se penche et serre dans les siennes les mains jointes dans un geste de supplication du fils. Le cor est sonné en guise de célébration, le chien accueille le fils errant et le veau gras est amené pour le festin. Puisant son inspiration dans une eau-forte réalisée par Rembrandt ainsi qu’une gravure par Van Leyden, Steen propose une relecture personnelle. Tant par la majesté de sa composition que la sincérité de sa résonance émotive, Le retour de l’enfant prodigue compte parmi les chefs-d’œuvre de l'artiste.