Dans la seconde moitié des années 1930, Fortin commence à peindre ses paysages sur des fonds noirs ou gris, selon ce qu’il veut obtenir. Ainsi, le fond gris est pour lui plus apte à rendre la luminosité particulière du Québec. Il nous dit : « J’ai peint sur des fonds gris pour décrire l’atmosphère chaude des ciels du Québec » explique-t-il. « Pour la manière grise, je reviens plusieurs fois quand c’est bien sec pour reprendre un peu les lumières, la couleur, tandis que sur le fond noir, je ne reviens pas. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Vous ne pouvez pas comprendre sans que je le fasse devant vous, c’est impossible. C’est moi qui ai inventé ces mélanges-là. »
L’artiste considérait ce tableau comme l’un des plus beaux qu’il ait peints : « Ce tableau-là, je le classe parmi les trois qui m’ont donné le plus de satisfaction dans la vie. » Et il disait encore : « C’est le plus beau paysage de Saint-Siméon que j’ai jamais fait. La technique est merveilleuse. »