Saint Sébald de Nuremberg
Folio manuscrit d’un livre d’Heures, d’un livre de prières ou d’un bréviaire

Cette peinture attribuée à Simon Bening, le plus grand miniaturiste de son temps, illustre Sébald de Nuremberg, saint protecteur de la ville. Assis dans un fauteuil, il tient d’une main un bâton de pèlerin, et de l’autre, avec l’aide d’un assistant, une maquette d’église. Celle-ci symbolise l’église de Saint-Sébald à Nuremberg, site de la tombe de cet ermite, puis lieu de pèlerinage dès le XII^e siècle.


Sur son chapeau figurent quatre insignes de pèlerin : la coquille Saint-Jacques représente le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle; les deux X reproduisent les bâtons de pèlerin entrecroisés, souvent associés à ce saint; enfin, l’insigne rectangulaire rappelle le visage du Christ sur le voile de sainte Véronique et renvoie au pèlerinage de Sébald à Rome.


La scène centrale et la bordure sont reliées dans le coin supérieur gauche par un réseau architectural. Dans la bordure inférieure en trompe-l’oeil, deux chevaliers en armure s’affrontent à la lance : derrière la lice, des spectateurs assistent au tournoi. Parmi eux, les plus fortunés portent des coiffures bordées de fourrure. Un peu plus haut, deux élégantes coiffées d’un hennin et vêtues de robes à tassel conversent en se tenant la main. Celle à la robe jaune porte un collier avec un médaillon en or, tandis que l’autre est habillée d’une robe verte mise en valeur par deux chaînes en or. Aux fenêtres de la maison derrière elles sont esquissées quelques figures de curieux.