Conducteurs de bestiaux et paysannes avec des bœufs et des chèvres passant un gué dans un paysage italianisant

Berchem apprend les rudiments du dessin de son père, l’illustre peintre de natures mortes Claesz. Il entre dans la guilde des peintres de Haarlem. Ses premières œuvres sont des paysages hollandais. En 1650, il se rend aux confins de la frontière allemande en compagnie de Ruisdael. La manière de ses paysages exécutés vers 1653 laisse croire à un séjour en Italie, probablement dans les années 1640. Berchem s’impose comme dessinateur, graveur et peintre italianisant. Ses premiers paysages évoquent ceux des peintres ayant séjourné en Italie, dont Van Laer, Both et Asselijn. Les œuvres de maturité de Berchem trahissent l’influence de Pynacker et d'Asselijn. Berchem a collaboré à la réalisation de tableaux de Ruisdael, Hobbema, Hackaert et Weenix.


La lumière et les couleurs saturées de ses paysages italianisants évoquent les œuvres de Both. Dans les chefs-d’œuvre de cette période, dont ce tableau, les figures se font plus discrètes et élégantes, bien que modestes. Berchem conserve le souci de l’anecdote. La petite chèvre noire au premier plan commande l’attention des deux femmes et des hommes à l’air perplexe. Des rehauts rouges, bleus et jaunes attirent habilement le regard en diagonale dans le lointain, tandis qu’à gauche des ruines italiennes surgissent de la brume matinale ou crépusculaire.