Skip to contentSkip to navigation

Affirmer l’histoire de l’art autochtone bispirituel et queer

KENT MONKMAN : GUIDE D'EXPOSITION

Artiste bispirituel et queer originaire d’ocêkwi sîpiy (nation crie de Fisher River), territoire visé par le Traité no 5 au Manitoba, Monkman inscrit dans son œuvre des histoires et des réalités autochtones qui célèbrent la diversité des genres, reconnaissent la multiplicité des sexualités et valorisent des formes de parenté étendues.

Depuis des millénaires, les sociétés autochtones de l’île de la Tortue (l’Amérique du Nord) considèrent la fluidité des identités de genre, des sexualités et des liens familiaux comme une dimension fondamentale de leurs univers. Longtemps réprimées par les pouvoirs coloniaux, ces réalités ont été invisibilisées pendant plusieurs générations.

« Bispirituel·le » est un mot inclusif adopté par les peuples autochtones pour désigner la diversité des identités de genre et des sexualités, leurs termes traditionnels ayant été effacés par la colonisation. L’œuvre de Monkman rend hommage à ces identités et ancre leur place non seulement dans l’histoire, mais aussi dans le présent et l’avenir.

L’acronyme 2ELGBTQIA+ est utilisé ici pour représenter la diversité des genres, des sexualités et des structures de parenté présentes dans les confédérations et nations autochtones d’Amérique du Nord : bispirituel·les, lesbiennes, gai·es, bisexuel·les, trans, queers, personnes en questionnement, intersexes, asexuel·les, agenres, entre autres.

Kent Monkman (1965-), Saturnales, 2017, acrylique sur toile, 213,4 x 320 cm. Collection Alfredo et Moira Romano. © and image courtesy Kent Monkman

Saturnales explore l’histoire des relations antérieures à l’expansion vers l’Ouest, à l’époque où les « hommes des montagnes » autochtones et non autochtones se rencontraient pour commercer et célébrer l’arrivée du printemps.

Loin des conceptions puritaines des colonies, ces rassemblements accueillaient une diversité de pratiques sexuelles, de genre et de parenté, offrant à chacun la possibilité d’exprimer pleinement qui il était et ce qu’il désirait.

Ces scènes expriment la volonté de Monkman de normaliser tout le spectre de l’amour, des affinités et de l’intimité – un spectre qui a toujours existé.

Les colonialismes : une structure d’envergure

L’entreprise de déshumanisation des peuples autochtones a été menée pendant des siècles par l’expansion coloniale européenne, au nom de la religion, du pouvoir politique et de la hiérarchisation raciale. Ses effets dévastateurs marquent encore profondément les vies autochtones d’aujourd’hui.

Les colons ont contribué à la propagation de maladies mortelles, comme la variole. Ils ont aussi perpétré des massacres pour déposséder les peuples autochtones des territoires qu’ils habitaient et protégeaient depuis des générations. Les survivant·es ont été déplacé·es de force dans des réserves, souvent éloignées de leurs terres ancestrales, dont l’étendue a été drastiquement réduite.

Avant cette phase d’expansion, des alliances et des traités régissaient les relations entre nations. Ces accords ont rarement été respectés par les colons, même s’ils offraient encore des modèles viables de cohabitation juste entre les peuples et les territoires.

Une touche de culture dans votre boîte courriel
Abonnez-vous à l'infolettre du Musée

Inscription à l'infolettre de la Salle Bourgie