Leon Golub est un maître du réalisme politique, un des rares peintres américains de sa génération à s’être tenu à l’écart de l’abstraction. Il propose une vision sombre de la violence du pouvoir qu’il qualifie de « réalisme brutal ». Il s’intéresse de près à l’actualité politique dans la série Napalm, qui évoque les horreurs de la guerre du Viêtnam. Cette série est suivie d’une autre consacrée à l’univers des mercenaires, des forces paramilitaires et des interrogatoires sous la torture, dont la présente œuvre fait partie. Cette toile au fond rouge oxydé est inspirée des peintures murales de Pompéi. Golub donne une dimension héroïque à une scène qui ne l’est pas, celle de mercenaires se délassant. Comme il l’explique à leur propos, « ce sont peut-être des brutes, mais […] ils ne sont pas si différents de tous les autres […] ils font partie d’un système de domination et de contrôle ».