Rembrandt est reconnu comme un des plus grands portraitistes de tous les temps. Son habileté à rendre de façon naturaliste ses modèles — souvent lui-même — s’allie à sa capacité d’explorer en profondeur les types psychologiques. Au terme de sa longue et productive carrière, il arrive à obtenir ces effets par des moyens remarquablement limités et maîtrisés. Ce portrait des dernières années de sa vie, est un excellent exemple de cette magistrale économie de moyens. La palette se résume à une gamme étendue de noirs, à des incarnats librement appliqués et à quelques touches hâtives de blanc. Indéfini, l’espace est travaillé par un délicat jeu de lumières, de sorte que le visage semble surgir d’une atmosphère sombre et enveloppante, ajoutant encore au climat d’introspection. Cette toile devait être un pendant au mari du modèle. Les experts évoquent, comme candidat possible, le portrait de Titus, fils de Rembrandt, au Louvre. En ce cas, la femme portraiturée sur notre tableau serait Magdalena van Loo. L'œuvre pourrait dater de 1668, année du mariage, ce qui correspond bien au style raffiné de ce portrait tardif du maître.