Après des études à l’école de l’Art Association of Montreal, Gagnon s’embarque pour l’Europe. Il fréquente l’atelier de Laurens à l’Académie Julian, puis participe au Salon de la Société des artistes français. À compter de 1909, bien qu’il conserve un atelier à Paris, son œuvre peinte sera associée à la région de Charlevoix, une sorte d’enclave préservée du modernisme, un peu comme la Bretagne qui, en France, avait séduit Gauguin et ses amis. Cette toile est composée de plans successifs de bandes horizontales de terres aux nuances bien affirmées. Les rideaux de minces peupliers trembles aux effets décoratifs créent un effet de profondeur et, paradoxalement, affirment la surface du tableau. Le déplacement des oies et de leur gardienne confirme cette tension. À compter de 1907, la palette de l’artiste se fait plus claire et plus lumineuse, ce dont témoigne ici la vibration des petites feuilles dorées sur le ciel bleu.