Datant de la fin de la période romane, au moment où se manifeste un plus grand naturalisme dans la représentation des figures, cette Tête d'apôtre est remarquable par le modelé délicat du visage, notamment les pommettes et les lèvres. Si la chevelure est encore sculptée selon la technique traditionnelle des incisions parallèles, les mèches sont rendues avec un évident souci d’élégance. Les traces de pigment noir qui subsistent à l’intérieur des pupilles perforées montrent qu’à l’origine, le visage était peint. L’arrière de la tête, plat et non travaillé, permet de penser que la figure entière, en pied, était placée contre un élément d’architecture vertical, peut-être une colonne. Rien dans cette pièce ne laisse donc entrevoir l’autonomie spatiale et le dynamisme interne qui, à la fin du siècle, marqueront le début de la sculpture gothique.