Van Mol occupe une position exceptionnelle entre les écoles de peinture flamande et française dans la première moitié du dix-septième siècle. Il a probablement travaillé auprès de Rubens à Anvers où il était franc-maître de la corporation de Saint-Luc. Il se rend à Paris où il reçoit des commandes ecclésiastiques prestigieuses et devient peintre ordinaire de la reine Anne d'Autriche. En 1648, il est l’un des douze membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Quatre autres versions de cette Déposition nous sont parvenues, Van Mol ayant composé la nôtre avant son départ pour Paris. Une caractéristique remarquable du peintre réside dans sa faculté d’assimiler plusieurs grandes influences comme celles de Rubens, Janssens, Jordaens et Caravage tout en préservant son originalité. Le tableau montre le corps blafard du Christ mort et les deux Marie (la Vierge et Marie-Madeleine) éplorées sur fond de ciel ténébreux, la croix ensanglantée, les instruments de la Passion. Le disciple bien-aimé saint Jean, presque grandeur nature, est tourné vers nous pour solliciter instamment notre empathie pour le sacrifice divin.