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Rodolphe Bresdin

Le bon Samaritain

Artiste(s)

Rodolphe Bresdin
Montrelais (France) 1822 – Sèvres (France) 1885

Titre

Le bon Samaritain

Date

1861

Matériaux

Lithographie, état unique

Dimensions

80,3 x 62,3 cm (feuille), 56,2 x 43,8 cm (image)

Crédits

Achat, fonds Wake Robin à la mémoire de Nelo St.B. Harrison, inv. 2007.263

Collection

Arts graphiques

Artiste romantique à l’imagination débridée, Rodolphe Bresdin a vécu la majeure partie de sa vie dans l’obscurité et la pauvreté. Outre le fait qu’il a manifestement étudié les maîtres anciens, notamment Dürer, et les eaux-fortes de Rembrandt, nous ne savons rien de sa formation artistique. Dès les années 1840, nombre de ses estampes représentent des scènes de la vie du Christ, transposées dans des forêts denses, remarquables par le foisonnement de détails.


Cette célèbre gravure est l’aboutissement de plus d’un an de travail, à commencer par des esquisses réalisées à Toulouse en 1860. Bresdin a apporté plusieurs modifications directement sur la pierre lithographique avant de s’installer à Paris en mars 1861, où il a achevé l’œuvre. Le titre original, Abd el-Kader secourant un chrétien, se rapporte à un événement contemporain. Fidèle à ses habitudes, Bresdin, choisit d’en livrer une interprétation allégorique et biblique. Abd el-Kader (1808-1883), émir algérien, lutte contre l’occupation française pendant 15 ans, capitulant en 1847. Il est emprisonné en France jusqu’en 1852. Après sa libération, il s’installe à Damas où il se consacre à l’étude et à la méditation religieuses. En 1860, un conflit entre musulmans et chrétiens en Syrie entraîne le massacre des chrétiens dans tout le pays. Aidé de ses disciples, El-Kader assure la protection de quelque 25 000 chrétiens et 5000 juifs à Damas, y compris le consul de France. Ce qui fascine chez Bresdin c’est la transformation du sujet et son recours à diverses sources non pertinentes. El-Kader est représenté comme un non-chrétien en costume exotique portant secours à un chrétien au milieu d’une végétation sauvage. L’apparat du dromadaire l’associe à l’Algérie. Les singes à droite sont à noter. La cité imaginaire dans le lointain ne ressemble ni à Damas ni à la Jérusalem de la parabole du bon Samaritain du Nouveau Testament. Bresdin était un chrétien dévot. La gravure reflète sa foi en des sociétés et des terres exotiques plus nobles où de tels idéaux étaient encore concevables.

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