À l’époque symboliste, le masque est un motif privilégié en sculpture. Indissociable du masque mortuaire issu d’une tradition séculaire en Europe, et du japonisme de la fin du dix-neuvième siècle, le masque connaît un succès exceptionnel auprès des amateurs d’art. Inspiré par l’art gothique et la découverte des masques de théâtre nô japonais, le Masque de la Mort a été conçu par un céramiste de l’école de Carriès, Jeanneney, d’après le visage de La misère, chef-d’œuvre du sculpteur Desbois. Influencé par Rodin dont il devient le collaborateur en 1884, Desbois inspire bientôt son maître, qui s’enthousiasme pour ses recherches véristes et « expressionnistes ». Au carrefour de la sculpture et des arts décoratifs, ce masque est emblématique du symbolisme par sa force expressive et du japonisme par son iconographie (un masque) et son matériau (le grès). Il témoigne aussi de cette volonté, typique de la période Art nouveau, de fusionner tous les arts et d’allier l’artiste et l’artisan.