Explorant un vaste panorama géographique, historique et esthétique, Mirabilia évoque le sort des œuvres qui ont été victimes du pillage ou de la destruction. Ces chefs-d’œuvre dérobés, disparus des collections publiques ou privées lors de guerres de conquête ou de religion, de séismes naturels, ou encore à cause de la cupidité des hommes, sont exposés ici tels des spectres lumineux. C’est dans ce petit jardin clos que la pierre, le verre et la lumière s’agencent à l’instar d’une nécropole pour rappeler la fragile existence de l’œuvre d’art.
Des plaques de verre de différentes épaisseurs, découpées au jet d’eau et montrant en leur centre la silhouette dessinée de l’œuvre jadis admirée, ont été traitées et assemblées pour former 38 boîtes — qui sont comme autant de stèles funéraires. Grâce à la lumière et à la texture du verre, les objets évoqués, disposés comme les strates superposées de la mémoire, s’assemblent en volumes organisés par empilements. Cimetière d’œuvres défuntes, Mirabilia rappelle les merveilles que nous n’avons pas su protéger.