Siméon le Dieu-récepteur

Kehinde Wiley s’est acquis une renommée internationale avec un message essentiel : « Peindre, c’est témoigner du monde dans lequel nous vivons. Les Noirs vivent en ce monde. J’ai choisi de les intégrer. C’est ma façon de nous dire oui. » Premier artiste afro-américain à s’être vu commander un portrait d’un président des États-Unis, Barack Obama, Wiley remet en question le langage artistique prééminent qui, au fil des siècles, a passé sous silence les gens de couleur. Reprenant le vocabulaire visuel du portrait de Byzance, de la Renaissance, du baroque et du néoclassicisme, il place de jeunes hommes noirs en position de pouvoir.


Pour Siméon le Dieu-récepteur, Wiley s’inspire d’une icône du XV^e siècle de l’école de Novgorod. Le corps athlétique de son modèle, Eric Murphy, est couvert de tatouages aux multiples significations – un chapelet évoquant la religion, un portrait du fils de Murphy et le logo du magazine Rolling Stone – qui, avec la représentation dans son ensemble, ouvrent un dialogue puissant par-delà le temps, l’espace et la culture.