Lorsqu’il part pour la Tunisie en 1919, John Lyman s’inscrit dans les pas des artistes qui l’ont influencé, Henri Matisse et James Wilson Morrice. Stylistiquement, les peintres modernes renoncent au naturalisme orientaliste au profit de la couleur, de la forme et de la texture, mais sans renoncer à un désir d’« exotisme » oriental. Par ses choix de sujets, Lyman persiste dans l’utilisation d’un archétype orientaliste dérivé des harems fantaisistes inventés par les Européens, montrant comme figure centrale une danseuse à demi dénudée au costume élaboré. Bien que l’artiste ait par la suite déclaré que le sujet d’une œuvre importait moins que ses qualités expressives formelles, l’intérêt qu’il portait à la principale figure féminine transparaît dans plusieurs études du modèle, peut-être réalisées à l’atelier à son retour d’Afrique du Nord, dont la population s’opposait aux pratiques des Orientalistes et refusait de poser pour les peintres européens de passage.