Avec sa forme monolithique qui campe une silhouette en même temps incurvée et rectiligne, cette sculpture tardive rappelle le vocabulaire formel des premiers reliefs dada de Hans Arp : pour ces œuvres, il utilisait des matériaux non conventionnels et s’adonnait à un processus de création fondé sur les aléas de la chance. Ce n’est qu’en 1930, à l’âge de quarante-quatre ans, qu’il commença à produire une sculpture en ronde-bosse, qu’il exécutait d’abord en plâtre, habituellement, puis coulait en ciment ou encore, dans les dernières années, en bronze. L’esprit dada continua de nourrir toute la production artistique d’Arp, qui cherchait à créer ainsi, pour reprendre ses mots, « un art élémentaire qui […] devait sauver les hommes de la folie furieuse de l’époque ».