Sculpteur juif d’origine lituanienne naturalisé français, puis américain, Jacques Lipchitz s’est éloigné du cubisme quand il crée ce bronze, dont les courbes sensuelles évoquent les bacchanales et les minotaures surréalistes de Pablo Picasso. Dans la mythologie antique, la princesse phénicienne Europe est séduite par Jupiter qui, transformé en taureau blanc, l’enlève pour la déposer sur l’île de Crête, dans la Méditerranée. C’est un bronze copte de sa collection qui inspire à l’artiste les formes aquatiques de l’œuvre. À la séduction succède la violence : en 1941, année de son émigration aux États-Unis, Lipchitz revisite ce thème en montrant Europe poignardant un taureau hitlérien.