Lawren S. Harris est très tôt attiré par les bidonvilles mornes qu’il a dessinés à Berlin entre 1903 et 1907. À Toronto, à compter de 1918, il s’intéresse à des paysages humanisés situés à l’extérieur des limites de la ville. Les habitations diverses qui y sont implantées, sur de petits lots échappant au contrôle de l’urbanisme, sont investies par une nouvelle vague d’immigrants. La presse de l’époque valorise la sociabilité et le sens de la communauté des résidents de ces secteurs, tout en condamnant souvent la laideur de leur environnement. La toile Printemps dans les faubourgs est présentée à la troisième exposition du Groupe des Sept, en 1922. Avec sa palette de couleurs vives, ses pelouses verdoyantes et ses vallons fleuris, son ciel bleu et ses pans de murs lumineux, elle offre le portrait d’une communauté perçue comme résiliente et optimiste.