D’origine néerlandaise, naturalisé français, Van Dongen se fait connaître avec le scandaleux fauvisme, sauf que, chez lui, la débauche de couleurs concerne moins le paysage que la bohème urbaine. Portraitiste mondain et du demi-monde, il rencontre rapidement la célébrité. Dans l’après-guerre, aristocrates et muses en tout genre accourent à son atelier tandis que lui ne se lasse pas de les peindre, avec une palette plus assourdie, parfois avec cynisme : « La règle essentielle est d’allonger les femmes et surtout de les amincir. Après cela, il ne reste plus qu’à grossir les bijoux. Et elles sont ravies. » Qui est cette femme alanguie au creux d’un divan, dans un écrin de fourrure dévoilant la ligne impeccable de sa robe ? Est-ce un des nombreux modèles encanaillés de cette « époque cocktail », ainsi qualifiée par l’artiste? La coupe à la garçonne, la fluidité des étoffes caractérisent bien la mode libérée de ces Années folles.
© Succession Kees Van Dongen / SOCAN (2021)