Avant la Première Guerre mondiale, Holgate s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière, à Paris, où il s’intéresse davantage au travail d’après modèle vivant sous l’influence d’Émile René Ménard, un de ses professeurs qui s’adonne à la peinture de nus féminins en plein air. Au début des années 1920, il étudie à l’Académie Colarossi sous la direction de l’artiste russe Adolf Milman, qui s’impose comme son véritable maître et le convainc d’exploiter les multiples possibilités du nu d’après modèle vivant. De retour au pays, Holgate organise des cours de dessin d’après modèle le soir dans son atelier à l’intention de ses étudiants de l’École des Beaux-Arts de Montréal, où il enseigne la gravure.
Nu au bord d’un lac est la première œuvre majeure de l’artiste à représenter un nu dans la nature – sujet auquel il consacrera les deux prochaines décennies. Les qualités de la gravure sur bois, notamment le jeu des lignes courbes et des contrastes de noir et de blanc, donnent ici l’impression que le corps du nu se fond dans le paysage. Selon certains critiques de l’époque, représenter un nu dans un cadre naturel est le meilleur moyen d’échapper à la controverse. En se réclamant d’une longue tradition artistique, Holgate bride l’érotisme de son sujet.