Peintre de la Belle Époque à l’ère de l’industrialisation, Loir est le paysagiste de Paris. À l’Académie des beaux-arts de Parme, il côtoie les peintres de la modernité italienne en essor, les « Macchiaioli ». Ces jeunes artistes se fondent sur l’observation du mouvement et de la forme pour créer une « macchia » ou tache lumineuse. Arrivé à Paris en 1863, Loir est le spectateur d’une société en pleine effervescence. Paris fourmille alors de cabarets, guinguettes, cafés et lieux de fêtes. Loir met en scène le monde des faubourgs parisiens, peuplés de gens simples : ouvriers, badauds, midinettes… Dans ces impressionnantes vues panoramiques, l’animation pittoresque des rues tranche avec le dépouillement des compositions architecturées. Scintillements des becs de gaz, perspectives des nouvelles avenues urbaines, opulence des étalages : le spectacle de la rue est sa source d’inspiration. Fasciné par les ambiances nocturnes, ses tonalités monochromes introduisent une certaine mélancolie. Ses atmosphères de fumées, ses éclairages subtils et ses voiles de brume au crépuscule le caractérisent. Son goût pour les miroitements de l’eau lui vaut le surnom d’« hydropathe »! Il arpente les boulevards comme d’autres peintres de la vie parisienne, entre autres Gervex et Béraud. Peintre à succès, il est médaillé de la Légion d’honneur en 1898, et noue des relations fructueuses avec l’illustration publicitaire alors en plein essor.