L’art protéiforme de Boltanski — installation, films, photographies, sculptures — est hanté par la mémoire et la mort. Boltanski fait siens les objets courants d’une vie, tels les vêtements ou les photographies, qu’il utilise à la fois comme trace, présence, mais aussi absence de l’individu. Sans référence explicite, ce qui lui confère une dimension existentialiste, son œuvre est marquée par l’histoire et le génocide des juifs. Sur cet autel, les photographies fanées d’enfants inconnus peuvent appartenir à une personne comme à tous comme celles redécouvertes dans le fond des tiroirs des vieux meubles. Ce sont des souvenirs de famille auquel tout un chacun peut s’identifier. Les fictions que Boltanski met en scène s’établissent au croisement des secrets de la mémoire individuelle et des tourments de l’inconscient collectif.