À partir du sixième siècle avant notre ère environ, on commence à remplacer par des modèles les objets réels considérés jusque-là comme du matériel funéraire convenant aux sépultures. Sous les Han (206 AEC-220 EC), les mingqi (ou « ustensiles lumineux ») comprennent des poêles et des enclos d’animaux miniatures ainsi que des récipients tels les tripodes ding et les vases hu, inspirés par des modèles en bronze plus anciens. Cette réplique en argile d’un vase en bronze utilisé pour chauffer le vin assurait la subsistance de l’âme du défunt durant son séjour dans l’au-delà. Sa présence dans une tombe souligne l’importance de la consommation de vin dans la société chinoise. Le corps du vase, réalisé en relief et reposant sur trois pieds en forme d’ours assis, est décoré d’une frise continue de motifs liés à la chasse. Dans un paysage montagneux, de petits personnages, à pied ou à cheval, visent avec leur arc des tigres, des sangliers, des dragons et des cerfs. Sur le couvercle est représentée une chaîne de montagnes peuplée d’animaux – d’où le nom de « vase aux collines » donné à ce type de récipient. Ce paysage accidenté est associé au taoïsme, puisqu’il figure le mont Bo, demeure sacrée des Immortels, vers laquelle l’âme du défunt devait monter dans son ascension vers le ciel.