Dédié à la famille de M. et Mme Paul Desmarais, en novembre 1996, à l'occasion du 5e anniversaire de l'ouverture du pavillon Jean-Noël Desmarais
Établi à Anvers, Swart exécute surtout des gravures d’illustration pour des publications locales, notamment les traités de Martin Luther. Son style, marqué par son voyage en Italie et son séjour à Venise, témoigne de l’influence de Dürer. Swart a également voyagé pour des commandes de cartons de vitraux. Les peintures de sa main sont très rares. On y perçoit clairement l’influence de la peinture italienne du Centre et du Nord, à la fois dans les éléments d’architecture antiques, dans l’idéalisation des silhouettes et les poses des personnages. Ici, les proportions élégantes du Christ, son déhanchement, ses bras musclés attestent les contacts de Swart avec des artistes dans la mouvance de Vinci et de Michel-Ange. Si le premier plan rappelle les recherches de Vinci sur la nature, le vaste paysage derrière le Christ se distingue par son caractère nordique, typique de l’école anversoise. Le regard, adressé directement au spectateur, concorde avec l’insistance luthérienne sur la relation personnelle avec Dieu et sur le rôle du Christ comme maître et guide moral, débarrassé de la transcendance et des mystères de l’Église catholique. Aussi l’artiste place-t-il son personnage dans le monde de son temps.