Luke Iksiktaaryuk livre ici la représentation d’une danse dans un qaggiq, un vaste iglou communautaire qui sert aux célébrations et aux spectacles durant les mois d’hiver. La composition comprend également des éléments typiques des arts graphiques de Baker Lake. Ici, le thème et le motif l’emportent sur le réalisme : la figure féminine se multiplie autour de la figure masculine au centre de la composition. La double rangée de blocs de neige, fermant le qaggiq, est vue de haut, tandis que les figures sont présentées de face. Cette fusion des perspectives est typique des premières œuvres de Baker Lake.
Un mode de danse ancien a été réalisé durant les premières années d’exploitation de la Coopérative Sanavik. Fondée à Baker Lake en 1969 avec l’aide des artistes américains Sheila et Jack Butler, chargés par le gouvernement canadien de relancer le programme de gravure communautaire, la coopérative connaît un succès immédiat. Les arts graphiques de Baker Lake prospèrent jusqu’en 1977, année où la coopérative est détruite par un incendie. Le sinistre, jumelé à une récession, porte un coup terrible à l’industrie de la gravure de Baker Lake, qui ne s’est jamais redressée.