Kikgavik signifie « faucons » en inuktitut. Dans cette composition, des oiseaux de proie géants entourent un chasseur déconcerté qui cherche à braquer sa carabine. Comme dans bon nombre de ses œuvres, Kiakshuk brouille ici les frontières entre le réel et le surnaturel. Souvent représentés dans des scènes de transformation, ces motifs irréels lui sont dictés par sa longue expérience de chasseur et son rôle d’angakok (chaman). Selon la croyance, les angakkuit (chamans) ont la capacité de se déplacer entre les deux mondes.
Kiakshuk entreprend sa carrière d’artiste à l’âge avancé de soixante-dix ans et y consacre les six dernières années de sa vie. Il réalise environ 650 dessins qui soulèvent l’admiration de ses pairs, dont Kananginak Pootoogook et Pitseolak Ashoona. Dans son autobiographie, Pitseolak témoigne de son estime pour l’artiste : « [Kiakshuk] produisait des dessins purement esquimaux […] J’aime beaucoup sa façon de transposer sur papier la vie traditionnelle des Esquimaux. Je l’ai vu à maintes reprises intégrer des chamans et des esprits à ses œuvres sur papier. »