Si on lui doit quelques sculptures cocasses, Josie Papialuk est surtout connu comme le plus singulier et sans doute le plus novateur des graphistes de Puvirnituq. Comme Joe Talirunnilik (1893?-1976), Papialuk est lui perçu comme un excentrique par ses pairs. Mais si Talirunnilik est connu pour son style résolument sobre, Papialuk se distingue par son extravagance exubérante, plus particulièrement à partir du milieu des années 1970 lorsqu’il adopte les crayons feutre de couleur.
La chasse, une de ses premières gravures sur pierre, annonce le caractère inédit de ses estampes. Sa technique si caractéristique débute par l’application de textures et de motifs de plantes, mais en vient rapidement à inclure la représentation d’éléments moins tangibles comme des courants atmosphériques (direction du vent, pluie, neige) et même des sons, des vibrations et des pensées. Ici, nous voyons non seulement des arbustes et des herbes mais aussi les courants d’air causés par le battement des ailes de l’oiseau. Les dessins et estampes pittoresques de Papialuk incarnent le caractère folklorique dont est imprégné l’art inuit.