Au dix-huitième siècle, les potiers font l’essai de nouvelles formes et glaçures qu’ils soumettent à l’approbation de l’empereur. Fabriqué dans les ateliers impériaux de Jingdezhen, ce grand vase porte un décor d’émaux dit « famille rose », une technique développée en Chine vers 1720. La palette de la « famille rose » est constituée d’émaux roses et blancs, peut-être venus d’Europe, qui sont agencés à d’autres émaux pour créer des nuances chromatiques hors du commun. Les porcelaines impériales portent souvent des messages codés. Sous les périodes Yongzheng et Qianlong, l’association de pêches et de chauves-souris est censée porter bonheur. Ce vase est orné de huit pêches, une allusion aux Huit Immortels qui accordent longue vie, et de cinq chauves-souris rouges figurant les cinq bonheurs (wu fu), soit longévité, richesse, santé, vertu et bonne mort. La marque sous le vase, jumelée à des symboles d’heureux auspices, en aurait fait un cadeau d’anniversaire tout indiqué pour l’empereur Yongzheng.