Aux forêts de l’Algoma ou du parc Algonquin, Harris préfère le dépouillement et l’immensité des paysages que lui offrent l’Arctique ou les rives austères du lac Supérieur qu’il visitera au cours des années 1920. La touche lisse et le point de vue éloigné de Matin, lac Supérieur concourent à suggérer la grandeur et le caractère sublime de la nature baignée par la lumière de l’aurore. Les connotations spirituelles de ce paysage rappellent l’intérêt du peintre pour le mysticisme, Harris n’hésitant pas à s’inspirer des conceptions religieuses et philosophiques de l’Orient. La contemplation des paysages nordiques aux formes épurées l’amènera par ailleurs vers l’abstraction.