L’artiste canadien James Wilson Morrice étudie à l’Académie Julian, à Paris, et passe une grande partie de sa carrière en France. En 1908, il est membre du jury du Salon d’automne de Paris, tout comme Henri Matisse. Bien qu’on ne connaisse rien des rapports entre les deux artistes avant qu’ils séjournent ensemble à Tanger en 1912, on note, au début des années 1910, l’influence du maître sur quelques-uns des portraits de Morrice. Cependant, c’est plutôt à travers l’œuvre de Pierre Bonnard – qui s’est aussi rapproché de Matisse en 1905 – que l’on peut apprécier le portrait de Blanche, modèle auquel Morrice consacre plusieurs tableaux intimistes et décoratifs. Pour Morrice, « Bonnard est le meilleur qui soit depuis la mort de Gauguin ». À cette époque, Morrice éclaircit sa palette et fait vibrer ses sujets en jouant avec les complémentaires. L’intimité est ici accentuée par les délicieuses harmonies chromatiques.