À la fin du XVe siècle, les Ottomans établissent un atelier royal connu sous le nom de nakkaşhane, ce qui signifie « maison du dessin ». L’existence d’une telle institution financée par la cour explique l’unité stylistique de l’art ottoman dans toutes ses formes d’expression, y compris les célèbres céramiques fabriquées à Iznik d’après des dessins de l’atelier royal. Au début, les couleurs et les motifs de la poterie d’Iznik témoignent de l’influence de la porcelaine chinoise bleu et blanc qui était très prisée dans le monde musulman. Cependant, parallèlement à l’introduction de nouvelles couleurs, la céramique d’Iznik développe un style distinctif. Au XVIe siècle, elle atteint son apogée et affiche deux grandes tendances associées à deux dessinateurs en chef de la cour. Shah Kulu élabore le style particulier dit saz ou hatayi caractérisé par de longues feuilles plumeuses et des palmettes florales stylisées. On attribue à son élève et successeur, Kara Memi, l’invention d’un autre type de motif floral s’inspirant de fleurs cultivées à l’époque. Typique du style de Kara Memi, le décor floral fluide de cette assiette d’Iznik évoque un jardin baigné de fraîcheur.