Après les invasions mongoles, les commandes et la production de céramiques reprennent en Iran, mais non sans un changement important qui reflète les goûts de l’heure. Kashan continue d’être le foyer de la céramique de luxe. La fabrication des céramiques minaï cesse, mais on voit apparaître une nouvelle céramique à décor polychrome sur glaçure dont la technique est identique, mais les combinaisons de couleurs différentes. Elle se caractérise par son décor peint en rouge, noir et blanc, puis rehaussé à la feuille d’or sur une glaçure bleue à laquelle elle doit son nom, lajvardina, du persan lajvard, ou « lapis lazuli ». La nature de l’ornementation a également changé. Des enchevêtrements de motifs abstraits, d’inscriptions et de chinoiseries remplacent les scènes de cour et d’amour des céramiques minaï. Les lotus dorés et les canards ou simurgh (oiseau mythique) en vol qui décorent cette magnifique aiguière à tête de coq lajvardina illustrent la prépondérance des motifs d’inspiration chinoise non seulement dans la céramique mais dans tous les arts de la dynastie des Ilkhanides (1252/74-1335), en particulier la peinture.