Jules César et Auguste se sont appropriés une ascendance mythologique afin de légitimer leur pouvoir par un droit ancestral. Ce type de valorisation était utilisé comme propagande politique et les reliait à la déesse Vénus et à son fils Énée, fondateur du monde romain. Dans L’Énéide, Virgile relate l’histoire de la fondation de Rome. Cet ouvrage fut, semble-t-il, commandé par l’empereur Auguste en 29 avant notre ère. Il contient le récit de la fuite d’Énée hors de Troie, représentée ici, et vue à travers les yeux du héros.
« [l’arbre] crie, éclate et tombe..., les collines retentissent du fracas de sa chute. Je descends; et guidé par une main divine, je franchis impunément les feux et les rangs ennemis : devant moi les traits se détournent, les flammes reculent devant moi. Parvenu au palais d’Anchise, au séjour de mes aïeux, je vole d’abord vers mon père; je veux l’arracher avant tout à ces lieux funestes, le transporter moi-même au sommet des montagnes. Mais ô douleur ! il renonce à vivre, quand la patrie n’est plus, il préfère la mort à l’exil. »
L’Énéide, tome I, livre II, traduction de J. N. M. de Guerle, Paris, Auguste Delalain, 1824.