Alberto Martini se situe au carrefour du symbolisme, de la pittura metafisica italienne et du surréalisme. Dans son atelier parisien, il reçoit de nombreuses personnalités contemporaines. Quand André Breton l’invite à intégrer le groupe des surréalistes, Martini refuse par désir d’indépendance et de solitude. Néanmoins, il est ami avec Francis Picabia, Max Ernst, René Magritte et Joan Miró. Martini invente une « manière noire » caractéristique de ses recherches originales, « téléplastiques » et « psychoplastiques », effectuées dans un état d’abandon et d’intensité créative qu’il rapproche lui-même de l’hypnose et de la voyance. La présente toile possède une charge hallucinatoire comparable aux expérimentations parallèles menées par les photographes surréalistes : il s’agit presque d’un portrait « radiographique ». Son étrangeté dépeint l’âme de l’artiste, sa perception du moi – un moi obsédé par des fantasmes érotiques qui exaltent les sens visuel et tactile et où s’expriment des pulsions voyeuristes, voire meurtrières.