Eric Cameron
Né à Leicester (Angleterre) en 1935
Le présent de Gregory
1979-2001
Gesso acrylique et acrylique sur une boîte en carton
20,5 x 31,5 x 26,5 cm
Achat, Programme d'aide aux acquisitions du Conseil des arts du Canada et legs Horsley et Annie Townsend, inv. 2002.60
Art québécois et canadien
À la fin d'avril ou au début de mai 1979, j'ai commencé à appliquer des couches de gesso acrylique sur certains objets qui traînaient dans mon appartement de Halifax. Ainsi sont nées mes « Thick Paintings », qui jouent depuis lors un rôle essentiel dans mon œuvre. J'ai entrepris Le présent de Gregory quelques mois plus tard, à la fin d'octobre, après le retour de ma femme et de mes enfants d'Angleterre, où ils vivaient depuis 1976 en attendant que soit renouvelé mon contrat de trois ans au Nova Scotia College of Art and Design. Le contrat ayant été renouvelé, ma famille est venue me rejoindre au Canada et nous avons acheté une maison dans le quartier de South End à Halifax, où j'ai poursuivi mon travail sur mes « Thick Paintings » dans le sous-sol aménagé en atelier. Ma benjamine Matilda avait alors sept ans et voulait m'aider. Je lui ai suggéré de trouver elle-même un objet à peindre et elle a appliqué trois demi-couches (la peinture doit être appliquée par demi-couche pour que l’objet repose sur un côté pendant que le côté peint sèche) sur une châtaigne avant de s'en désintéresser. Mon fils Edwin, âgé de douze ans, m'a prié de lui peindre un œuf. Je me suis alors demandé ce que je pourrais bien peindre pour mon aîné Gregory (quatorze ans). Je n'ai pas été long à me décider.
Quelques mois plus tôt, Gregory m’avait fait parvenir une boîte de bonbons Maynards Wine Gums d’Angleterre. Il n’y avait pas d’occasion particulière; ce n’était pas mon anniversaire. La boîte est arrivée complètement à l’improviste. J’en ai été tellement touché que je l’ai conservée avec quelques bonbons à l’intérieur. C’était maintenant un choix qui s’imposait et qui, finalement, se mariait très bien aux deux autres objets. La Noisette de Matilda est demeurée sphérique comme elle l’était à l’origine, et l’Œuf d’Edwin est encore plus ou moins ovale (de forme ovoïde). Grâce à un chevauchement judicieux des demi-couches, il n’a pas été trop difficile de faire en sorte que Le présent de Gregory conserve sa forme plutôt cuboïdale, proche de la boîte, puisque l’application successive de gesso a fini par engendrer un système complexe de saillies et d’indentations, lesquelles sont un peu plus prononcées sur les côtés que sur les surfaces plus grandes du dessus et du dessous.
Eric Cameron
Calgary, septembre 2000
Commencée en 1979, l’application de couches de peinture sur Le présent de Gregory a été interrompue en 2001, en vue de son acquisition par le Musée, après 5 104 couches.