On a d’abord pensé que cette œuvre était un cinquième exemple du type précédemment appelé Adonis de Centecello, récemment identifié comme une figuration d’Apollon et nommé d’après la collection du palais Chigi. Cette identification pourrait se justifier par la présence d’un fragment inférieur d’arc se détachant contre le tronc d’arbre, mais toutes les statues masculines antiques ne sont pas forcément des figurations d’Apollon. Un examen attentif révèle que cette œuvre s’inspire plutôt du Doryphore de Polyclète, le grand sculpteur grec de la période classique tardive. À l’époque où cette statue a été réalisée, il était courant de fixer la tête sculptée d’un modèle sur un corps générique. De quel modèle s’agissait-il ici ? Probablement d’un personnage important du fait de la qualité du marbre, venu de l’île de Paros – l’un des plus recherchés et des plus coûteux du monde antique –, et de la remarquable qualité d’exécution.