En 1896, dans la revue britannique The Studio, Norman Garstin écrit, à propos d’une exposition à Saint Yves, en Cornouailles, où vit l’artiste : « Miss Bell présente une Annonciation qui est peinte avec une grande force dans une manière archaïque et en aplats. » L’Annonce faite à Marie au clair de lune, dans un décor de lys, symbole de pureté virginale, met l’accent sur l’intériorité du personnage dont le visage seul s’illumine. La Vierge habillée en paysanne est auréolée par un simple trait de lumière, écho de la flamboyante chevelure de l’ange. Il se dégage de cette Annonciation un esprit symboliste et une facture proche des nabis. Dans le contexte canadien, ce tableau se distingue par sa modernité précoce.