Avant la découverte récente de ce portrait d’architecte, daté de 1787, seul le Portrait d’une femme haïtienne (Musée McCord, Montréal), daté de 1786, avait laissé supposer un séjour de Beaucourt aux Antilles. Le tableau de 1787 a permis de le confirmer, ainsi que l’appartenance du peintre à la loge maçonnique « La Vérité » en 1788. À l’été 1791, la révolte des esclaves mène au pillage et à l’incendie de la ville du Cap où a été peint le portrait d’architecte. Beaucourt se réfugie alors à Philadelphie où se concentre la majorité des émigrés de l’île, puis il est de retour à Montréal en 1792. À partir des tableaux réalisés jusqu’à son décès en 1794, Gérard Morisset est le premier historien de l’art à évoquer une affiliation aux francs-maçons, confirmée par la présence symbolique des trois points disposés en triangle qui accompagnent à plusieurs reprises la signature de l’artiste. Dans le portrait du Musée, ces trois points sont alignés et la signature de l’artiste se trouve dans le pli en triangle du plan, vraisemblablement pointé par obédience vers le personnage représenté.