Typique du peintre orientaliste, son atelier parisien est un bazar oriental, jonché de tapis, de caftans, d’armes et de turbans, rapportés de ses voyages en Espagne et dans le sultanat marocain. À partir de ses études faites sur place, Jean-Joseph Benjamin-Constant réinvente le monde inaccessible des femmes musulmanes cherchant la fraîcheur sur leurs terrasses, au coucher du jour. Orients variés, Orients rêvés, il se souvient aussi de l’Égypte pharaonique en donnant à la figure assise la pose hiératique des colosses de Memnon. Exerçant une influence particulière sur les goûts artistiques en Amérique du Nord, Benjamin-Constant enseigne à l’Académie Julian de Paris à de nombreux artistes américains et canadiens (dont Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté). Ses puissantes compositions sont recherchées de son vivant par les collectionneurs nord-américains, ce qui vaut au Musée des beaux-arts de Montréal deux de ses plus célèbres toiles avec, outre celle-ci, Le lendemain d’une victoire à l’Alhambra.