Parmi les maîtres de l’impressionnisme tels Monet, Pissarro et Sisley, Renoir est considéré comme le « peintre de la femme », exprimant avec délicatesse, dans ses portraits ou ses nus, la sensualité du corps et la joie de vivre. En 1881, Renoir, en pleine crise morale et artistique, quitte la France avec son épouse pour l’Italie. Il séjourne à Venise, passe par Florence et Rome, admirant les fresques classiques de Raphaël. L’étude des maîtres anciens change sa vision et son interprétation de l’impressionnisme et l’oriente par la suite vers une période plus classique où le dessin s’affirme.
Il visite Naples, Sorrente et Capri. Dans une lettre adressée au banquier et mécène Paul Bérard de Naples, Renoir dit faire poser les filles de l’auberge où il réside et compare l’aînée à la Sainte Catherine de Vinci, une beauté brute que présente cette Tête de jeune fille napolitaine. La toile, acquise à Paris auprès du galeriste et marchand d’art Vollard par le collectionneur montréalais William Van Horne, se présente comme une étude préparatoire pour des tableaux de plus grandes dimensions, à l’exemple de Femme dansant en costume d’Italienne (collection particulière) ou Mère et enfant conservé à la Fondation Barnes de Philadelphie.