Fernand Pelez est un peintre engagé dans le mouvement de la peinture sociale. Il dénonce les revers misérabilistes de la Belle Époque. Les critiques le présentent comme « un des représentants les plus [...] touchants de la pauvreté [...] certainement celui dont la sympathie pour les classes souffrantes s’exprime avec la force la plus poignante. » Il est aussi classé ironiquement parmi les « infatigables chantres de la mendicité ». Son œuvre au naturalisme poignant, dans la veine de Zola, prolonge les contes et romans de mœurs de Charles Dickens (Oliver Twist, 1837) et Hans Christian Andersen (La petite fille aux allumettes, 1845); tout en évoquant les figures de Gavroche (Victor Hugo, Les Misérables, 1862) et Rémi (Hector Malot, Sans famille, 1878). L’enfant en haillons réfère aux peintures des peintres espagnols Bartolomé Esteban Murillo, Jusepe de Ribera ou Diego Velasquez. L’artiste ne cherche pas à apitoyer par excès de sensiblerie : il veut au contraire faire vrai. Il préfère aux modèles professionnels d’ateliers les enfants vagabonds rencontrés au hasard de ses marches.