Pelez est un peintre engagé dans le mouvement de la peinture sociale. Il dénonce les revers misérabilistes de la Belle Époque. Il veut « raconter les pauvres de Paris ». Les critiques le présentent comme « un des représentants les plus [...] touchants de la pauvreté [...] certainement celui dont la sympathie pour les classes souffrantes s’exprime avec la force la plus poignante. » Il est aussi classé ironiquement parmi les « infatigables chantres de la mendicité ».
Son œuvre au naturalisme poignant, dans la veine de Zola, prolonge les contes et romans de mœurs de Dickens (Oliver Twist, 1837) et Andersen (La petite fille aux allumettes, 1845); tout en évoquant les figures de Gavroche (Hugo, Les Misérables, 1862) et Rémi (Malot, Sans famille, 1878). L’enfant en haillons réfère aux peintures des peintres espagnols, Murillo, Ribera ou Velasquez.
L’artiste ne cherche pas à apitoyer par excès de sensiblerie : il veut au contraire faire vrai. Il préfère aux modèles professionnels d’ateliers les enfants vagabonds rencontrés au hasard de ses marches. Le cigare au sol et la cigarette aux lèvres rompent avec l’image traditionnelle de l’enfance. Le gamin s’approprie le temps de la pause, le reliquat de l’adulte bourgeois ou dandy qui passe devant lui sans le voir.