Ce tableau donne de la France rurale un portrait remarquablement sensible. Le thème de la fête populaire du Pardon est inspiré à Pascal Adolphe Jean Dagnan-Bouveret à la suite de séjours qu’il fit à Ormoy. D’origine très ancienne, le Pardon, forme de pèlerinage typiquement breton, caractérise une foi traditionnelle. Ses tableaux reçoivent les éloges de critiques, depuis les traditionalistes jusqu’aux défenseurs de la modernité. Les académiques voient l’affirmation de valeurs sociales et religieuses traditionnelles, dans la veine des sujets moralisateurs, alors que d’autres y discernent une approche moins conformiste, où les traditions populaires de Bretagne, parfaitement étrangères à l’amateur parisien, fournissent la matière d’une étude psychologique – voire ethnographique – des comportements sociaux. Dagnan-Bouveret adopte une méthode de travail peu usuelle pour l’époque : dessins et calques sont faits à partir de photographies de Bretons en costume traditionnel et des poses plus étudiées de membres de la famille de l’artiste.