Ce pastel montre l’intérêt de Suzor-Coté pour les effets atmosphériques. Il se démarque toutefois de ses œuvres connues par l’économie de la représentation – essentiellement de lourds nuages d’orage se reflétant dans un plan d’eau. Ses accents symbolistes ne sont pas sans évoquer certains fusains remarquables d’Ozias Leduc. L’usage que fait Suzor-Coté du pastel lui permet une étude des valeurs colorées, souvent préalable à la réalisation d’un tableau, qu’il estime tout autant que l’huile en raison de son caractère achevé. Lors de sa première exposition à la galerie montréalaise Scott & Sons, en 1901, un chroniqueur du Montreal Daily Star écrit : « Beaucoup de gens pensent que, de toute la collection, ce sont les pastels qui méritent les plus grands éloges. »