François-Pascal-Simon Gérard
Rome 1770 – Paris 1837
Cadre attribué à Delporte Frères
Portrait en buste de Napoléon en grand habillement
Vers 1805-1814
Huile sur toile, bois sculpté et doré
82,2 x 65,5 cm
Collection Ben Weider, inv. 2008.403
Art occidental
Cet impressionnant portrait est une version en buste du portrait officiel en pied de Napoléon devenu empereur des Français, par le peintre néoclassique Gérard, grand portraitiste de l’Europe napoléonienne. La version en pied est commandée en 1804 pour le grand chambellan de la Maison de l’Empereur et ministre des Relations extérieures, Talleyrand. Elle a aujourd’hui disparu, mais on en connaît de très nombreuses répliques, produites dans l’atelier de Gérard pour servir de présents aux dignitaires de l’Empire, aux ambassadeurs et aux princes étrangers.
Maintes fois représenté par les artistes, Napoléon appréciait particulièrement l'image composée par Gérard. Tout l’apparat impérial s’y trouve : le « grand habillement », porté lors de la cérémonie du sacre, le 2 décembre 1804, avec le lourd manteau de velours brodé d’or et d’hermine sur une robe de satin blanc, la couronne d’or à feuilles de laurier, le grand cordon de la Légion d’honneur, de même que les insignes impériaux. Très codifiée, la composition reprend de manière efficace les usages de représentation des anciens rois de France avant la Révolution, tout en conférant à l’empereur une posture, un regard et une expression dignes des héros à l’antique de la peinture d’histoire de l’école de David, dont Gérard avait été l’un des meilleurs élèves.
Ce format en buste ne permet pas de montrer l’ensemble des objets et symboles présents dans la version en pied. C'est donc le décor sculpté du cadre qui a pour fonction de développer les emblèmes impériaux non visibles : l’aigle du sceptre, les abeilles du manteau, mais aussi l’ovale du trône, dont l’ornementation du dossier est reprise dans le lourd tors de lauriers en partie supérieure. Il est possible que ce portrait soit la réplique commandée en 1808 à Gérard par Vivant Denon, directeur du Musée Napoléon et conseiller artistique de Napoléon, pour servir de modèle – on parle alors de « carton » – aux lissiers de la manufacture des Gobelins chargés de traduire l’image de l’empereur en tapisserie.