En 1942, après l’assassinat de son père par les nazis, Spoerri émigre en Suisse avec sa famille. Là, il entreprend une carrière en théâtre, en danse et en littérature, disciplines qui vont teinter sa pratique tout au long de sa vie. Ce n’est qu’en 1959 qu’il entame sa carrière de plasticien, avec l’Autothéâtre, une œuvre réalisée en collaboration avec Tinguely. Avec cette installation happening, le spectateur est aussi un acteur. Grâce au succès de cette collaboration, Spoerri s’installe à Paris, où il s’associe aux Nouveaux Réalistes.
Dans les années 1980, Spoerri commence une série d’œuvres ayant pour motif central la tête humaine. La garrotte (aussi appelée garrot) est un instrument de torture médiéval, un collier de fer serré par une vis avec lequel on étranglait les condamnés à mort. Elle connut son utilisation la plus systématique en Espagne… où elle servit jusqu’en 1974 ! Ici, la garrotte est montée sur une baratte à beurre faisant office de socle. Installée sur un tour, une tête de chapelier est attaquée par divers instruments. Elle est prolongée vers l’arrière par une branche aux ramifications denses comme un réseau de veines, qui évoque une giclée de sang.