Formé à Paris, vraisemblablement dans l’atelier de Simon Vouet, puis à Rome, Claude François entre chez les Récollets de Paris. Il y prononce ses vœux en 1645 et, en l’honneur du patron des peintres, prend le nom de Frère Luc. Il peint les dévotions franciscaines, dont il fait bénéficier plusieurs ensembles conventuels de son ordre dans différentes villes françaises. En Nouvelle-France, où il séjourne en 1670-1671, cette production de grands tableaux s’inscrivant dans des programmes iconographiques intégrés à l’architecture constitue alors une innovation. Antérieure à son séjour, La Vierge embrassant le Christ au roseau est, par ses dimensions et son matériau, manifestement destinée à la dévotion privée. Son iconographie édifiante, qui réunit dans la même image un Ecce homo et une Mater dolorosa, de même que l’usage du cuivre comme support, nous ramènent aux œuvres mentionnées dans les premiers inventaires des chapelles de la colonie naissante.