« Monsieur J. M. Swan a peu de rivaux parmi les peintres animaliers et ses “Ours blancs à la nage” [...] nous donnent à voir le meilleur de son talent. Nous sentons presque le glissement de ces lourdes bêtes dans les eaux glacées, tellement l’artiste a bien saisi l’esprit de son sujet. » Ce texte écrit à l’aube du vingtième siècle témoigne de l’admiration du critique d’art Halton pour ce tableau qui a mérité à son auteur la médaille d’or des peintures britanniques modernes à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. La scène appartient au genre, bien établi au dix-neuvième siècle, qui représente l’Arctique et sa faune sauvage : ce thème avait gagné en popularité en Angleterre et en Amérique du Nord; il devient un sujet d’actualité tragique dans les années 1850 après la disparition de l’expédition de sir John Franklin en quête du Passage du Nord-Ouest. L’Arctique était alors vu comme un lieu merveilleux mais rempli de dangers, offrant aux artistes le sujet idéal pour évoquer le sublime.