Bien que Sickert soit l’artiste anglais le plus en vogue de sa génération, il passe la plus grande partie de sa vie à Dieppe pour peindre sur la côte nord de la France. Le peintre opère une transition originale entre l’impressionnisme et le modernisme marquée par l’influence de l’avant-garde britannique des années 1920. Il se plaît particulièrement à représenter l’auditoire et les vedettes des cafés-concerts populaires de l’époque. Ce tableau représente probablement chez Vernet, un « beuglant » (petit café-concert de quartier) de Normandie fréquenté par les artistes. Le tableau diffère de ses autres scènes de music-hall en ce qu’on aperçoit la chanteuse depuis les coulisses. L’emploi ingénieux de plans et de miroirs réfléchissants complique la composition. Il suggère l’influence d'un ami intime du peintre, Degas alors décédé. Il témoigne du non-conformisme de ses mises en pages. L’œuvre a été peinte pendant, une période d’accablement pour l’artiste, qui pleure la mort de sa seconde femme.