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Annie Mikpigak

Le géant

Artiste(s)

Annie Mikpigak
Akua, près de Puvirnituq (Nunavik) 1900 – Puvirnituq 1984Active à Puvirnituq

Titre

Le géant

Date

1964

Matériaux

Gravure sur pierre, 19/30

Dimensions

90,7 x 44,6 cm

Crédits

Don de la professeure Sandra Freedman Witelson, inv. 2008.275

Collection

Arts graphiques

Les gravures sur pierre d’Annie Mikpigak illustrent parfaitement le style de Puvirnituq selon lequel l’image est circonscrite dans la matrice rugueuse. Elles se distinguent également par leur manière archaïsante. Mikpigak enlève généralement très peu de matière autour des figures, créant des compositions dynamiques qui ressemblent à des dessins gravés dans la pierre reproduits par frottage. Ses estampes sont indéniablement le produit de son art. On ne lui connaît aucun dessin.


À première vue, les estampes de Mikpigak peuvent sembler pittoresques, mais elles présentent souvent des images troublantes. Cette œuvre fascinante illustre une histoire qui serait peut-être associée aux Tuniit, un peuple de géants, peut-être les Dorsétiens préhistoriques, dans le folklore inuit. L’image, imprimée à partir de deux pierres, représente de malheureux Inuit attaqués par un redoutable géant poilu et un ours polaire qui porte peut-être le sceau d’un turngaq, ou esprit malfaisant. Chose intéressante, le bas du corps du géant semble superposé à la peau de l’ours polaire, suggérant un rapport entre les deux.


Annie Mikpigak est née près de Puvirnituq. Elle et son mari Nutaraalu, mort en 1955, ont élevé onze enfants. Au début des années 1960, la gravure sur pierre est une activité dominée par les hommes. Il est donc inhabituel pour une veuve dans la soixantaine de s’y adonner et, qui plus est, de s’imposer comme une des graphistes les plus importantes et les plus prolifiques de la communauté. À ses débuts, Mikpigak taille elle-même toutes ses pierres et en imprime certaines. Entre 1962 et 1973, elle réalise pas moins de soixante-dix-sept estampes, une production presque inégalée chez les artistes de Puvirnituq. Elle est une des grands talents oubliés de l’art inuit. Elle mérite une place dans le panthéon de l’art graphique qui comprend, entre autres, Kenojuak Ashevak, Pitseolak Ashoona, Jessie Oonark et Helen Kalvak.

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