La démarche artistique de Victoria Mamnguqsualuk est ancrée dans la tradition orale, et tout particulièrement dans les unikkaaqtuat, des légendes transmises de génération en génération. Ce dessin illustre une des mésaventures de Kiviuq, un chaman très rusé mais néanmoins loufoque. Mamnguqsualuk a consacré de nombreuses œuvres à la légende de Kiviuq, reproduisant cette scène à maintes reprises dans ses dessins, gravures et œuvres textiles. Kiviuq se trouve ici en territoire hostile – une communauté peuplée d’ennemis qui souhaitent sa mort. Poursuivi par un homme monté sur Aloola, un chien bicéphale féroce, Kiviuq s’apprête à tirer une flèche dans l’oreille de la bête. Après avoir réussi son coup, il s’enfuit. Selon Mamnguqsualuk, l’importance des récits traditionnels dans ses œuvres tient à ses souvenirs d’enfance, notamment lorsqu’elle s’endormait en écoutant sa grand-mère lui raconter ces histoires.